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Biennale photoquai 2011

Creato il 13 settembre 2011 da Catone
Photoquai – Biennale delle Immagini dal mondo è una rassegna nata nel 2007 grazie all’impegno del Musée du quai Branly e da subito dichiaratamente consacrata alla fotografia non occidentale. Scenario della manifestazione, il Lungosenna parigino a cui si aggiungono, a partire da quest’anno, i giardini del museo.
A curare l’edizione 2011 è Françoise Huguier, fotografa e regista, già ideatrice, con Bernard Descamps, di quella bella avventura che è la Biennal Africaine de la Photographie di Bamako in Mali. Così definisce Photoquai “un viaggio all'ascolto dei rumori del mondo, nutrito dallo sguardo che i fotografi posano sulla nostra società e su una cultura diversa. Essi sono per noi dei guardiani, dei custodi che ci impediscono di sprofondare nel sonno”. Curiosità e freschezza dunque le parole d’ordine, per non smettere di guardare lontano.
Circa 400 le opere in mostra, inedite in Europa, di 46 fotografi contemporanei provenienti da 29 paesi fra Africa, America del Sud, Russia, Asia, Medio Oriente e Oceania. Una esigua percentuale le donne, se ci fosse bisogno di dirlo.
Nella produzione degli autori prevalgono le “storie” e il ritratto, assieme ad alcune incursioni nello still life e nel paesaggio (per lo più urbano).
Grande attenzione per gli allestimenti, tanto che la seconda voce dopo quella della direzione artistica è la scenografia, affidata a Patrick Jouin, Compasso d’Oro 2011. Un percorso espositivo lungo le rive della Senna pensato per essere fruito 24 ore su 24, 7 giorni su 7, a cui fa eco la sezione all’esterno del Musée du quai Branly.
In calendario anche incontri, proiezioni, dibattiti e una serie di interventi in merito al programma di sostegno alla creazione artistica fotografica in collaborazione con la Fondation Total.
Diversi i partner che concorrono alla promozione degli artisti: l’Ambasciata d'Australia, la Galerie Baudoin Lebon, la Galerie In Camera, la Galerie Paris-Beijing, la Maison de l’Amérique latine, la Maison européenne de la photographie, il Petit Palais, la Polka Galerie e la Tour Eiffel. Fonte
ColombiaPhotopraphe Julián Lineros
Né à Bogota en 1963, Julián Lineros commence à travailler comme photographe à 28 ans. Aucune université ne proposant de cursus spécifique dans les années 90 en Colombie, il opte d’abord pour des études de cinéma. Devenu photojournaliste, il collabore aux magazines colombiens Cambio 16, Semana, Cromos, Caras, Gente, Don Juan et à la presse internationale. Accrédité par l'agence Gamma-Eyedea pour couvrir, en 2008, la libération d'Ingrid Betancourt, il voit ses photos publiées notamment dans Elle et Paris Match. Désormais free-lance, Julián Lineros enseigne aussi à l’université. En 2002, il a remporté le prix Simón Bolívar du journalisme.
La série présentée ici montre l’entraînement, en pleine jungle, des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), une milice d’extrême droite qui recrute des enfants dans le département de Choco, l’un des plus pauvres du pays. L’AUC, qui lutte contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), est intimement mêlée aux trafics d’armes et de drogue.
« Ma première commande a été pour un journal du département d’Arauca, à la frontière vénézuélienne. À cette époque, la lutte entre l'État et les guérillas gauchistes des FARC et de l’Armée de Libération Nationale (ELN) était tendue. Difficile de rendre compte de la guerre en Colombie : la géographie sauvage et montagneuse et l'information manipulée par les belligérants de tous bords font que, pour un conflit interne toujours d’actualité depuis quarante ans, les images ne sont guère éloquentes et restent rares.
J’ai un net penchant pour le portrait. Je privilégie la couleur, les objectifs standard 50 et 80 mm, et je porte une attention particulière à la composition. Mais je me suis toujours soucié du sens politique de mes photos. Elles doivent servir à témoigner de la vulnérabilité, en Colombie, de populations parmi lesquelles figurent paysans, ouvriers, policiers, guérilleros, groupes paramilitaires, communautés indigènes et afro-colombienne.
Je considère les photos comme de l’information, mais je me plie à la règle, qui prévaut en Colombie, de n’indiquer ni nom, ni lieu, ni date, pour éviter de mettre en danger la vie des gens. J'aimerais aller voir ailleurs, car, après vingt ans de pratique dans mon pays, j’en ai assez de voir l’Histoire se répéter. Les gouvernements changent, pas la situation. C'est comme si la guerre faisait partie du patrimoine national, au même titre que le café et les reines de beauté. »


Julián Lineros - Escuelas de paramilitari de guerra
clip_image002 Escuelas de guerra paramilitares
clip_image004 clip_image006 clip_image008 clip_image010 clip_image012All photos © Julián Lineros © Musée du Quai Branly, 2011 Photoquai**********************BrésilPhotopraphe Cia de Foto
Ancrés dans le documentaire, concernés par les questions sociales, les lascars de Cia de Foto ne signent jamais leurs images individuellement. Les thématiques des projets, mais aussi leurs enjeux esthétiques et les choix qui en découlent, sont toujours discutés en groupe. Impossible, donc, de savoir qui a pris telle ou telle photo.
Pour s’offrir le luxe de cette cohérence, ils travaillent beaucoup sur commande, essentiellement pour la communication et le corporate. Le collectif se consacre également à des sujets de fond : une salle de boxe en plein air (aujourd’hui disparue) sous l’échangeur de l’un des périphériques de São Paulo ; le quotidien, dans des tonalités sourdes et contrastées, de la Paulista, la grande avenue du poumon économique et financier de l’Amérique latine, avec ses éclats de verre et de métal et ses cols blancs en bras de chemise et attaché-case, seuls dans un univers glaçant. Prenant les clichés à contre-pied, les Cia de Foto peuvent dresser un portrait de leur mégapole sous la pluie, façon également d’évoquer les inondations qui persistent des semaines durant dans des quartiers mal drainés. Les thématiques traitées par Cia de Foto ont toujours trait à la condition humaine, à la fragilité, aux enjeux de l’image et de ses risques. Cette réflexion mise en pratique a abouti à une radicalité des sujets choisis et de la mise en forme. Ainsi de deux montages vidéo, exemplaires, qu’ils ont produits sur leur travail. L’un, consacré à la « favela verticale » d’un squat du centre historique de São Paulo, joue la lenteur, la subtilité, l’alternance de portraits beaux et dignes et de plans fixes qui s’animent doucement ; l’autre, leur « Boîte à chaussures », rassemble à un rythme effréné, joyeux et tendre, des centaines de photos de famille, avec une présence – bouleversante – de leurs jeunes enfants.
Dans la série présentée à Photoquai, le traitement du carnaval de Bahia – le plus noir, le plus photographié, le plus cliché aussi de tout le Brésil – dit tout de leur pratique. Ils ont simplement gardé cinq images de la foule, en extase, comme des peintures religieuses contemporaines à la lumière vibrante. On ne sait qui les a prises. Juste Cia de Foto.
Cia de Foto - Carnaval

clip_image013 clip_image015 clip_image017All photos © Cia de Foto © Musée du Quai Branly, 2011 Photoquai****************************CubaPhotopraphe Alfredo Sarabia
Fils de photographe, Alfredo Sarabia, né à La Havane en 1986, est diplômé de l’Académie des arts plastiques San Alejandro et de l’Institut supérieur des arts de La Havane. Il a fréquenté l’atelier de la fondation Ludwig de Cuba et a participé à plusieurs expositions collectives. La Fototeca de Cuba lui a consacré une exposition personnelle en 2009.
Le travail d’Alfredo Sarabia est hanté par ses angoisses, à la limite du cauchemar. Ses différentes séries sont mues par la nécessité d’interroger son identité, son avenir incertain. L’une d’elles, sur laquelle il continue de travailler, traite de l’omniprésence du buste de José Martí à Cuba. L’écrivain, théoricien et fondateur en 1891 du Parti révolutionnaire cubain – considéré, à ce titre, comme l’un des pères de l’indépendance du pays –, est un héros national. Son effigie se trouve partout sur l’île, des écoles primaires au Parlement, des places de villages aux plus petits squares des villes, jusqu’aux cours d’immeubles. En plâtre, en béton ou en plastique blanc, les statues se dégradent. C’est cette présence marquée par l’outrage du temps qu’Alfredo Sarabia compile, en noir et blanc, comme un inventaire qui n’en finit pas.
Sa série la plus remarquable, celle où il se met directement en cause, dans laquelle il se risque, est celle qui est présentée ici. Marchant en équilibre sur le long mur d’enceinte du cimetière Colon, à La Havane – la plus grande nécropole d’Amérique latine –, il photographie à la fois le territoire des morts et la ville qui l’entoure. Côté cimetière, un homme traîne une croix ; côté rue, un autre téléphone... On suit Alfredo Sarabia à son ombre portée ; il la saisit de part et d’autre du mur, tel un funambule et au risque, parfois, de tomber.
Il développe actuellement un nouveau travail, sur l’horizon. Comme s’il se demandait désespérément quel est le sien.
Alfredo Sarabia - Cimitero di Colon all'Avana

clip_image019 clip_image021 clip_image023 clip_image025All photos © Alfredo Sarabia © musée du quai Branly, Photoquai 2011*********************Rép. Dém. du CongoPhotopraphe Christian Tundula
Né en 1978 à Kinshasa, Christian Tundula vit et travaille entre la République démocratique du Congo et Bruges, en Belgique. Il a fait des études de communication visuelle à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa et a fréquenté l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. En 2005, il a effectué une résidence d’artiste à la fondation Blachère (Apt). Il a également participé aux Rencontres de la photographie panafricaine de Johannesburg, en Afrique du Sud.
« Kin Kiese signifie “Kinshasa la joie”. Ce travail, réalisé dans le quartier de Ngwaka où j’ai grandi, fait allusion à la danse et à la musique, indissociables de la vie des Kinois (les habitants de Kinshasa). On dit souvent que la danse permet d’exprimer l’inexprimable, en mettant en mouvement plutôt qu’en mots une expérience vécue. C’est le cas des Fioti Fioti et des Kadogos de Kinshasa, ces danseuses enrôlées très – trop – jeunes par des orchestres de rue, qui dansent le pululu, le kila mogroso et le zembe : leurs mouvements frénétiques et saccadés s’inspirent des combats auxquels se livrent les gangs de certains quartiers de la capitale. »
Chronique expérimentale de la vie d’un quartier, Kin Kiese suit pas à pas une danseuse congolaise dansant jusqu’à la transe. Une série de vidéos reproduit les mêmes scènes, en y ajoutant la musique et les bruits de la ville. Dans un pays où l’instabilité politique a eu pour effet de limiter l’essor de la photographie – la pratique congolaise se cantonnant aux mariages, baptêmes et enterrements –, Christian Tundula s’inscrit délibérément dans une démarche de photographie d’auteur. Mais il n’est pas le seul de sa génération : comme lui, Sammy Baloji, Kiripi Siku Katex, Gulda el Magambo, Simon Tshiamala et Alain Polo ont pris conscience de la portée artistique de la photographie en RDC au cours de ces quinze dernières années.

Christian Tundula - Kin Kiese
Kin Kiese Kin Kiese   Kin Kiese
Kin Kiese Kin Kiese Kin Kiese
Kin Kiese
All photos © Christian Tundula © musée du quai Branly, Photoquai 2011********************************SingapourPhotopraphe Edwin Koo
Né en 1978, le photojournaliste Edwin Koo a couvert pendant cinq ans l’actualité et les sujets de société pour un jeune journal de Singapour. Il devient free-lance en août 2008 et s’installe au Népal, où une monarchie bicentenaire vient de laisser la place à un gouvernement maoïste. C’est son intérêt pour les populations déplacées qui l’a entraîné à la rencontre des exilés tibétains, qui sont aujourd’hui 20 000 au Népal.
« Il s’est écoulé plus d’un demi-siècle depuis le 10 mars 1959, qui a vu l’armée chinoise envahir le Tibet et contraindre le dalaï-lama à l’exil. Dans les années qui ont suivi, 80 000 de ses compatriotes ont quitté le pays pour échapper aux persécutions. Quelque 140 000 Tibétains vivent à présent aux quatre coins du monde, mais tous ne sont pas allés aussi loin. Certains pensaient leur exil temporaire et se sont installés au Népal. J’ai commencé à m’intéresser à eux à l’occasion du cinquantième anniversaire du soulèvement, lorsqu’un rassemblement devant l’ambassade de Chine à Katmandou fut sévèrement réprimé par la police. Le calme revenu, je me suis demandé ce qui pouvait lier les Tibétains de la deuxième et de la troisième génération à leur phayul, leur “mère patrie”, où ils n’avaient jamais mis les pieds. Que signifiait cette croisade obstinée pour le Tibet libre ? Après tout, le Tibet d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui que les anciens ont fui il y a cinquante ans. À Lhassa résident désormais plus de Chinois de l’ethnie han que de Tibétains. Un drapeau chinois flotte devant le palais du Potala. Et Lhassa est devenue une ville touristique, au même titre, d’ailleurs, que Dharamsala, la résidence indienne du dalaï-lama. Les Tibétains de l’étranger ont recréé des communautés actives et peuvent vénérer leur chef spirituel sans risque. Au Tibet, posséder une photo du dalaï-lama est un délit passible de prison. Alors ? La réponse tient en un mot : la lutte. Le Tibet en tant qu’idéal est très vivace dans le cœur des gens que j’ai photographiés.
Je suis issu de trois générations de Chinois han établis à Singapour, où j’ai grandi. Ma maison est à Singapour, pas en Chine. Mais, en observant les Tibétains reconstruire leur pays sur une terre étrangère, j’ai perçu l’autre sens du mot “maison”.
Et je me suis posé la question : Singapour est-elle vraiment ma “mère patrie” ? Après deux ans passés au Népal, je n’en suis plus tout à fait sûr. »


Edwin Koo - Tibetan exiles
clip_image002[6] clip_image004[4] clip_image006[4] clip_image008[4] clip_image010[4] clip_image012[4] clip_image014All photos © Edwin Koo © musée du quai Branly, Photoquai 2011dal 13 settembre all'11novembre 2011
Photoquai
3a Biennale delle Immagini dal mondo
37, quai Branly
Parigi



www.quaibranly.fr
http://www.photoquai.fr/

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