MILAN : la semaine de la mode débute sous le signe de la reprise

Milan: la semaine de la mode débute sous le signe de la reprise

MILAN (Italie), 22 fév 2011 (AFP) – Alors que les projecteurs vont s’allumer mercredi sur les podiums milanais pour les collections de prêt-à-porter féminin, la mode italienne semble retrouver le sourire avec les premiers signes de reprise.

Après les deux années noires 2008 et 2009, le secteur de la mode a renoué avec la croissance, notamment grâce à l’appétit des pays émergents pour le luxe, Chine en tête.

Les grands groupes ont annoncé en fanfare juste avant les défilés automne-hiver, qui s’achèvent mardi prochain à Milan, une cascade de bons résultats.

Gucci, pôle luxe du groupe français PPR, a enregistré une croissance de 18,3% en 2010, franchissant pour la première fois la barre des 4 milliards d’euros de ventes. Au sein de ce groupe, ce sont les griffes italiennes Gucci avec un chiffre d’affaires de 2,6 milliards et Bottega Veneta (510 millions d’euros), qui se sont révélées les plus dynamiques.

Prada n’est pas en reste, puisqu’en 2010, le groupe milanais a dépassé les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. La maison milanaise, qui a choisi Hong Kong pour son imminente introduction en Bourse, a enregistré sa plus forte croissance sur les marchés asiatiques (+48%).

Selon les estimations de la Chambre de la mode italienne, 2010 a marqué le début de la reprise en Italie avec une croissance de 6,5% du chiffre d’affaires du secteur à 60,2 milliards d’euros.

« Mais ce chiffre, qui reste nettement inférieur au niveau d’avant crise, ramène la mode italienne quinze ans en arrière », nuance-t-elle.

La situation devrait s’améliorer en 2011 avec un taux de croissance de 8% même si le « Made in Italy » continuera de souffrir « de la faiblesse persistante de la consommation en Europe et en particulier en Italie ».

Les meilleures opportunités proviendront dans les prochaines années des marchés émergents comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, indique la Chambre de la mode.

Pour Gaetano Marzotto, président de Pitti Immagine qui organise le célèbre salon pour hommes Pitti Uomo à Florence et un salon féminin à Milan, alors que « les commandes pour le printemps avaient déjà enregistré une hausse de 5% », les commandes pour l’automne sont « plus que satisfaisantes (…) pas seulement aux Etats-Unis, mais en Asie et aussi en Europe du Nord ».

Les 70.000 PME du textile et de la mode italiennes ne sont pas sorties d’affaire pour autant, observe-t-il.

« Vendre ne suffit pas. Il faut aussi être compétitifs et organisés. Or, les Italiens du secteur sont trop petits pour se développer en solo à l’international », juge-t-il. A ses yeux, les entreprises italiennes ne sont pas assez soutenues et sont freinées par la forte pression fiscale et le coût de la main-d’oeuvre.

Conscients de ces difficultés, les différents acteurs de la mode milanaise tentent depuis quelques saisons d’unir leurs forces afin de faire front contre la concurrence, notamment de la place parisienne.

Ils ont ainsi redessiné une fashion week plus cohérente avec un calendrier des défilés plus long et des salons de mode s’insérant à des dates plus propices.

« Grâce au déplacement des défilés en centre-ville et au repositionnement des dates des salons milanais, qui ont anticipé leur ouverture nous faisant gagner deux jours avant que les acheteurs ne s’envolent pour Paris, nous avons enregistré en septembre une hausse de nos ventes de 30 à 40% par rapport aux années précédentes », se réjouit Riccardo Grassi, président de Milanoshowroom.it, l’association qui réunit les principaux showrooms milanais.