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Il 14 giugno del 1940 Parigi viene occupata dai tedeschi. Walter Benjamin si muove verso la Spagna per raggiungere un porto e imbarcarsi verso gli Stati Uniti, dove erano rifugiati i suoi amici dell’Istituto per la ricerca sociale, tra i quali Theodor W. Adorno. Ma il 26 settembre 1940, sfuggendo alla imminente cattura da parte della polizia di frontiera spagnola e alla espulsione dalla Spagna verso il suolo francese – ormai nelle mani dei nazisti – si suicida con la morfina. Benjamin ha con sé una valigia nera nella quale, probabilmente, sono contenuti molti manoscritti e pagine incompiute. Alcuni amici di Walter Benjamin si preoccupano della sepoltura nel cimitero di Port-Bou. Ma riescono a pagare l’affitto del loculo per cinque anni, non di più. Non si sa dove, in seguito, possa essere finito il suo corpo. La sua valigia non fu mai recuperata.
Da mercoledì 12 ottobre 2011 al 5 febbraio 2012, al MAHJ, Musée d’art et d’histoire du Judaïsme di Parigi (sito: http://www.mahj.org/fr/index.php), apre una mostra dedicata agli Archivi Walter Benjamin, con una collaborazione tra lo stesso Museo e l’Akademie der Künste di Berlino e la Hamburger Stiftung zur Förderung von Wissenschaft und Kultur.
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Dessin de la berceuse, 22 mai 1934, 1 page, © Berlin, Akademie der Künste, Archives Walter Benjamin
L’esposizione lascia intuire con chiarezza una esigenza costante di Walter Benjamin: strappare all’oblio un pensiero in divenire e organizzarne il salvataggio. Emerge una costellazione in movimento di frammenti che formano, per così dire, il paesaggio di un intelletto che – come sappiamo – è di rara intensità. Benjamin consegnava regolarmente i suoi testi e note a diversi amici (tra i quali Gershom Scholem et Gretel Karplus) anche perché, dal 1933, avrebbe dovuto spostarsi continuamente. La sua vita, dall’esilio in Francia, ai periodi alle Baleari o in Danimarca, fino all’epilogo non gli ha dato altra possibilità che di “frammentare” un’immensa quantità di “materiale di pensiero.”
La mostra al MAHJ dispone una grande visione d’insieme di una delle figure chiave di tutto il pensiero critico e filosofico del Novecento.
Il percorso propone tredici tappe, tra le quali segnaliamo “Enigmi e giochi di parole“, “Figure grafiche” e “Micrografia“. Benjamin prestava un’estrema attenzione alla forma grafica dei manoscritti e a un’organizzazione che oggi potremmo chiamare “ipertestuale”. Schemi affascinanti e diagrammi raccordano migliaia di note sparse. Dal 1920 in avanti, poi, Benjamin mostra una predilezione per la micrografia: per un estremo risparmio di spazio che sembra accompagnare l’economia di espressione che – con gli anni – si fa sempre più acuta e densa.
Page du carnet d’adresses parisien de Walter Benjamin, années 1930 - Proust et Kafka. Notes à propos de Franz Kafka, 1934 -
La valigia nera di Walter Benjamin non fu mai ritrovata, ma questa mostra ci lascia immaginare quanto potesse contenere: un mondo in pochi centimetri. Quel tipo di mondo che nessuna dittatura riuscirà mai, comunque, a sopprimere.
Schéma pour l’Anthropologie – 1 page, Berlin, Akademie der Künste, Archives Walter Benjamin
CONTACT PRESSE :
Sandrine Adass
Téléphone : 01 53 01 86 67
Fax : 01 53 01 86 63
[email protected]
À L’AKADEMIE DER KÜNSTE
Commissariat : Erdmut Wizisla avec Ursula Marx, Gudrun Schwarz, Michael Schwarz
Scénographie et réalisation : Simone Schmaus, Isabel Schlenther
AU MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE DU JUDAÏSME
Production et régie des oeuvres : Pascal Concordia
Assistante d’exposition : Virginie Michel
Conseiller scientifique auprès du MAHJ : Florent Perrier
Graphisme des documents de communication : c-Album
Bertolt Brecht et Walter Benjamin, été 1934, Berlin, Akademie der Künste, Archives Bertolt Brecht
En partenariat avec :
France Culture, Libération, MK2 et Trois Couleurs
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Conférences
Mardi 18 octobre 2011 à 19 h 30
ACTUALITÉ ET MODERNITÉ
DE WALTER BENJAMIN
Par Bernd Witte, professeur à l’Institut d’études
germaniques — Heinrich-Heine-Universität
Düsseldorf, auteur notamment de Walter
Benjamin, une biographie (Éditions du Cerf, 1988).
Longtemps méconnue ou négligée, la pensée de
Walter Benjamin bénéficie aujourd’hui d’un
rayonnement international rare pour une oeuvre
aussi exigeante. Expliquer le paradoxe de cette
actualité, c’est revenir sur la modernité d’un auteur
qui jamais ne perdait de vue les enjeux politiques,
philosophiques ou esthétiques de son temps.
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Mercredi 26 octobre 2011 à 19 h 30
WALTER BENJAMIN ET
LA VIE LITTÉRAIRE FRANÇAISE
Par Anne Roche, professeur émérite de littérature
française à l’université d’Aix-Marseille I, auteur
des Exercices sur le tracé des ombres. Walter
Benjamin (Chemin de ronde, 2010).
Traducteur de Baudelaire, de Proust, Walter
Benjamin fut un critique écouté, écrivant
notamment sur Gide qu’il rencontra, sur Valéry ou
les surréalistes, Julien Green ou Péguy. En exil à
Paris, soutenu par Adrienne Monnier ou par de
rares revues (Cahiers du Sud, Europe), il tentera
de participer à la vie littéraire française, non sans
amertume de ne pouvoir accéder à une vraie
reconnaissance.
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Mercredi 9 novembre 2011 à 19 h 30
L’EXILÉ WALTER BENJAMIN
Par Jean Lacoste, essayiste, critique, traducteur
de Benjamin, auteur notamment de L’Aura et la
rupture. Walter Benjamin (M. Nadeau, 2003) et de
Walter Benjamin. Les chemins du labyrinthe
(Quinzaine littéraire-Louis Vuitton, 2005).
Juif fuyant l’Allemagne nazie, Walter Benjamin fut
aussi contraint au départ par ses écrits qui
l’identifiaient comme opposant au régime. Réfugié
à Paris, il y fut soumis à une vie précaire. Retracer
les étapes de son exil, ses différents séjours en
Espagne, en Italie ou au Danemark, ses relations
avec les autres exilés (S. Kracauer, A. Koestler),
invite à revenir sur la genèse de textes qui, tel les
Passages, forment le coeur de son oeuvre.
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Mercredi 30 novembre 2011 à 19 h 30
PARIS ET LES PASSAGES
PARISIENS DANS L’OEUVRE
DE WALTER BENJAMIN
Par Henri Lonitz, l’un des deux directeurs des
Archives T. W. Adorno, co-directeur de la nouvelle
édition critique des oeuvres et inédits de Walter
Benjamin (Suhrkamp, 21 vol.) et Florent Perrier,
responsable scientifique de l’édition française de
Walter Benjamin. Archives (Klincksieck, 2011).
Henri Lonitz et Florent Perrier travaillent ensemble
à la nouvelle édition du Livre des passages.
Aborder Paris et le Livre des Passages de Walter
Benjamin, c’est moins évoquer un objet de
prédilection pour le philosophe allemand ou les
traces de cette ville dans ses écrits que conter une
aventure intellectuelle qui a imprégné presque
toutes ses pensées à partir de 1927, le menant
d’une physiologie des passages couverts parisiens
au XIXe siècle à une réflexion capitale sur l’histoire
placée sous le signe de l’utopie.
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Mercredi 14 décembre 2011 à 19 h 30
LES TERRITOIRES DE WALTER
BENJAMIN : DE L’ENFANCE
BERLINOISE AUX FLÂNERIES
PARISIENNES
Par Jean-Christophe Bailly, écrivain, poète et
dramaturge, auteur de Panoramiques (Christian
Bourgois, 2010) co-responsable de la collection
« Détroits » chez le même éditeur, où ont été
édités de nombreux textes de Benjamin.
Arpenter la ville, apprendre à s’y perdre, fut tout
un art pour Walter Benjamin, baigné dans des
paysages urbains qu’il décrira avec passion. De
Paris à Moscou, des zoos aux marchés aux jouets,
autant de lieux, objets de rêveuses flâneries ou de
réflexions soutenues sur la nature des villes
modernes, autant de territoires ouverts à
l’investigation philosophique comme à l’écriture
littéraire.
Travail préparatoire au Franz Kafka (1934), Manuscrit
© Berlin, Akademie der Künste, Walter Benjamin Archiv
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Dimanche 8 janvier 2012 à 16 h
DANI KARAVAN
Conférence autour de Passages, sculpture
monumentale réalisée à Port-Bou par l’artiste entre
1990 et 1994 en hommage à Walter Benjamin.
« On m’a demandé un monument à Port-Bou en
hommage à Walter Benjamin, je préfère dire un
hommage. J’ai cherché le meilleur endroit, j’étais
vraiment hésitant. Et puis, j’ai pensé qu’il devait être
près du cimetière. Walter Benjamin n’était certes pas
venu à Port-Bou pour cela, pour y être enterré. Mais le
fait est qu’il y fut enterré, sans l’avoir voulu. J’ai
regardé autour de moi, j’ai vu ce tourbillon au pied de
la falaise, j’ai pensé : c’est vraiment l’histoire de cet
homme. Ce tourbillon a été le premier point de mon
projet…»
Dani Karavan
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Mercredi 11 janvier 2012 à 19 h 30
WALTER BENJAMIN
ET GERSHOM SCHOLEM
Par Pierre Bouretz, directeur d’études à l’École des
hautes études en sciences sociales (EHESS),
spécialiste de la philosophie judéo-allemande
contemporaine et du messianisme, dont le dernier
ouvrage paru dans ce domaine est Les lumières du
messianisme (Hermann, 2008).
D’une rencontre en 1915 naquit entre les deux
hommes une amitié durable, forte d’intenses échanges
épistolaires qui scandèrent des périodes de grande
complicité comme des moments de vive
incompréhension cristallisés autour de leurs rapports
divergents au judaïsme ou au communisme. De ces
discussions passionnées, de leur admiration
réciproque, leurs oeuvres gardent de vivantes traces.
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Mercredi 25 janvier 2012 à 19 h 30
PRÉSENCES DE WALTER BENJAMIN
DANS L’ART CONTEMPORAIN
Par Antonia Birnbaum, philosophe, maître de
conférences à l’université de Paris 8, qui a notamment
publié dans la collection « Critique de la politique »,
Bonheur Justice Walter Benjamin (Payot, 2009).
Si par ses réflexions sur la reproductibilité technique
de l’oeuvre d’art, Walter Benjamin a durablement
marqué les débats esthétiques de l’après-guerre,
nombre de ses écrits innervent aujourd’hui les
pratiques artistiques contemporaines. Du cinéma à
la photographie, des arts plastiques au multimédia,
les artistes prolongent et interrogent la démarche
singulière d’une pensée critique insatiable de
mouvement.