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Jules Laforgue – Carmelo Bene I

Creato il 17 settembre 2011 da Marvigar4
Jules Laforgue – Carmelo Bene I

 

Jules LaforgueMoralités légendaires – Hamlet ou les suites de la piété filiale, versione in italiano di Carmelo Bene

   Mon sentiment premier était de me remettre l’horrible, horrible, horrible événement, pour m’exalter la pitié filiale, me rendre la chose dans toute l’irrécusabilité du verbe artiste, faire crier son dernier cri au sang de mon père, me réchauffer le plat de la vengeance ! Et voilà ( Πόθος τού είναι)! je pris goût à l’œuvre, moi ! J’oubliai peu à à peu qu’il s’agissait de mon père assassiné, volé de ce qu’il lui restait à vivre dans ce monde précieux (pauvre homme, pauvre homme!), de ma mère prostituée (vision qui m’a saccagé la Femme et m’a poussé à faire mourir de honte et de détérioration la céleste Ophélie !), de mon trône enfin ! Je m’en allais bras dessus, bras dessous avec les fictions d’un beau sujet ! Car c’est un beau sujet!

   Avevo cominciato con il dovere di rammentarmi l’orrido, orrido, orrido evento per esaltare in me la pietà filiale, per far gridare l’ultimo grido al sangue di mio padre, per riscaldarmi il piatto della vendetta. Ed ecco invece ho preso gusto all’opera. Poco a poco mi scordai che si trattava di mio padre assassinato, di mia madre prostituita, del mio trono … Andavo avanti a braccetto con le finzioni di un bell’argomento… E l’argomento è bello!

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Amleto/Carmelo Bene e Kate/Lydia Mancinelli

A. Kate che c’è?

K. — Eh bien, voilà! Je ne suis qu’une malheureuse, mais j’ai l’âme haut placée, qu’on le sache. Dieu sait si j’en ai consommé, sur les planches, des héroïnes sublimes! Mais, quand j’ai lu les scènes de l’enfance et des premières fiançailles de mon rôle, dans votre espèce de pièce, oh, tenez!… Comme c’est ça, notre pauvre destinée pitoyable et impitoyable! Oh! vous devez être unique et incompris! et non pas fou, comme ces gens à cure-dent et à éperons le disent.

Non sono che una disgraziata. Ma ho l’animo elevato, io. Sa dio quante sublime eroine ho logorato in palcoscenico. Ma quando ho letto la mia parte, scritta così da te, in quella specie di commedia… È proprio così il nostro misero destino, pietoso e impietoso, come devi essere unico e incompreso tu, e non matto come dice la gente.

A. Mais j’en ai encore… Je te lirai tout ! nous irons vivre à Paris.

E questo non è niente, Kate, non è niente, ti farò leggere tutto. Andremo a vivere a Parigi. 

Et je me fiche aussi de mon trône. … Soit ; tout est bien. Les morts sont morts. Je vais voir du pays. Et Paris! Je suis sûr qu’elle joue comme un ange, comme un monstre. Nous ferons sensation.

Ah io ti amo, ti amo… Vestiti, vestiti, tu sei un angelo in scena, un mostro sacro, vestiti, faremo colpo, vestiti. Me ne fotto del mio trono! I morti son morti! Vedremo il mondo, Parigi… vita mia a noi due.



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